Héritage idéologique réactionnaire français.
Les résultats du premier tour des élections régionales sont catastrophiques pour la démocratie et ne présument pas d’un redressement spectaculaire au deuxième tour. Je ne regrette absolument pas le numéro de juin 2014 (n° 88) de "Vie Rurale", journal du Mouvement d'Action Rural, prenant à partie le Front National : il était malheureusement prémonitoire. La France a un vieil héritage idéologique réactionnaire toujours prêt à resurgir : l’Affaire Dreyfus, la collaboration vichyste avec les nazis, les ressentiments enracinés dans les guerres coloniales perdues (l'OAS), l’antisémitisme et le racisme, tout ceci attendait son heure. Nous y sommes. Sans oublier l’immigration forcée - qui fut très « utile » à nos industries minières, sidérurgiques ou lainières et toujours « utile » pour faire les sales boulots ou les travaux pénibles – remisée dans les ghettos citadins et laissée à sa misère et au mépris du « bon Français » au moment des effondrements industriels et économiques et tout cela dans un univers d’intrigues et de délations. La peur ne peut servir de seul prétexte : le terrain était labouré depuis longtemps par les remugles des rancœurs et des haines recuites. Le poison attendait de faire son effet. Hélas, il agit aujourd’hui !
Le Nord - Pas-de-Calais est depuis une vingtaine d'années drainé par le Front National. On trouve parmi ses dirigeants locaux et ses militants, des enfants et petits-enfants de mineurs, certains sont passés par le PS ou le PC. Quant à l'Aisne et la Somme, un vieux fonds de droite extrême soutenu par le lobby des chasseurs - ayant, pour une très grande majorité d'entre-eux, adhéré à "Chasse Pêche Nature et Tradition" - a formé un terreau réactionnaire déterminant que la misère, le chômage et les promesses non tenues de politiques qui "entendent le message" du peuple mais ne l'écoutent pas ont fortement alimenté. Marine Le Pen n'a pas eu besoin de se baisser pour ramasser la mise.
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